Névrome de morton

Chirurgien orthopédique spécialiste du pied

Douloureuse affection du pied, le névrome de Morton touche de nombreuses personnes et peut considérablement altérer leur qualité de vie. Caractérisé par une inflammation du nerf situé entre les métatarsiens, le névrome de Morton provoque une douleur aiguë, souvent décrite comme une sensation de brûlure ou de décharge électrique, qui peut irradier vers les orteils. Cette pathologie est particulièrement courante chez les athlètes, les danseurs et les personnes portant des chaussures étroites ou à talons hauts.

La Clinique du Pied n'a que trop conscience de l'impact débilitant du névrome de Morton sur les activités quotidiennes et professionnelles de nos patients. Grâce à une approche diagnostique rigoureuse et des traitements chirurgicaux de qualité, nous nous engageons à offrir des solutions personnalisées pour chaque cas. Notre équipe de chirurgiens orthopédistes combine des techniques médicales avancées et des protocoles de rééducation spécifiques pour assurer une récupération rapide et efficace.

Explorons donc ensemble le névrome de Morton, en détaillant les causes, les symptômes et les méthodes diagnostiques de cette affection. Nous discuterons des différentes options de traitement, qu'elles soient conservatrices ou chirurgicales, en mettant en lumière les dernières avancées dans le domaine, et découvrez comment notre expertise en chirurgie orthopédique peut vous aider à retrouver une vie sans douleur et pleine d'activité.

Qu’est-ce-qu’un névrome de Morton ?

La maladie de Morton est aussi connue sous le nom de névrome de Morton. C’est une des douleurs du pied qui représente un motif de consultation de médecine générale, d'ostéopathie et de rhumatologie, et de podologie.

Cette affection touche principalement les femmes, à l'âge de la ménopause, mais elle peut se voir aussi chez l’homme à partir de l’âge de 20 ans. Elle touche en général un pied, sa localisation principale est le 3ème espace intermétatarsien, elle peut se voir au niveau du 2ème intermétatarsien, les autres espaces sont exceptionnellement atteints.

Les causes d'un névrome de Morton

Il s’agit de la compression du nerf plantaire ou nerf interdigital dans l’espace intermétatarsien, provoquant un épaississement tissulaire des membranes du nerf. Le tissu nerveux est remplacé par du tissu fibreux, le nerf devient dur, et perd ses capacités de transmission et d’élasticité.

Quels sont les symptômes du névrome de Morton ?

Il existe plusieurs symptômes et signes :

La douleur est le symptôme principal.

C’est l'apparition de douleurs particulièrement vives, ressemblant à des brûlures et dont la source se situe au niveau du troisième ou du deuxième espace intermétatarsien, c’est-à-dire à la racine des orteils. Cette douleur irradie sur les faces adjacentes des orteils. Elle est déclenchée quand la patiente est en position debout et surtout à la marche.

La patiente est alors obligée de se déchausser, ce qui est caractéristique. Elle ne peut plus porter de chaussures trop étroites et à talons hauts.

De façon moins typique, il peut s’agir de simples douleurs d’un orteil, de douleurs plantaires, voire du talon ou du mollet. Rarement ce sont des paresthésies (sensations bizarres désagréables) mal localisées.

Les signes d’examens sont pauvres mais typiques avec :

Le doigt de l’examinateur peut refouler cette masse qui est mobile vers le haut, c'est-à-dire la face dorsale du pied. L’autre main presse les têtes métatarsiennes transversalement pour les rapprocher (à la manière de chaussures trop étroites) et peut alors percevoir un « clic » ou ressaut caractéristique qui déclenche parfois une douleur vive rappelant la symptomatologie. C’est le signe de Mulder.

En position debout on constate parfois un écartement des orteils concernés, une déformation en griffe ou en marteau du ou des orteils peut être associée.

Lorsque le patient marche il adopte parfois une attitude antalgique c'est-à-dire une gestuelle d’esquive pour éviter de charger la zone douloureuse et ainsi ne pas souffrir.

L’examen global ne doit pas être oublié, en particulier la recherche d’une rétraction des muscles de la chaîne postérieure (gastrocnémiens), d’un trouble de la marche, d’une perte de force de flexion des orteils (l’appui pulpaire soulage les têtes métatarsiennes).

Les autres causes de douleurs des pieds pouvant être associées

Le diagnostic peut être difficile d’autant que d’autres pathologies peuvent porter à confusion et parfois y être associées. Le névrome de Morton ne doit pas être confondu avec d’autres affections comme :

Diagnostiquer un névrome de Morton

Le diagnostic est clinique. L’interrogatoire retrouve des douleurs principalement l’hiver dans des chaussures fermées, ou dans des chaussures serrées : chaussures de ski.

Les douleurs peuvent obliger le patient à se déchausser pour se masser le pied.

À l’examen clinique, le signe de Mulder conforte le diagnostic.

Les radiographies

Dans les pathologies du pied et de la cheville, le bilan radiographique est le prolongement indispensable de l’examen clinique. Nous avons besoin de radiographies des 2 pieds en charge de face et de profil.

Echographie

L’échographie permet un examen dynamique de l’avant pied, la localisation et l’évaluation de la taille du névrome de Morton.

IRM

L’IRM est théoriquement l’examen de choix pour l’exploration des parties molles, elle permet d’éliminer les pathologies annexes possibles. Toutefois sa fiabilité dans le diagnostic du « Morton » est parfois malmenée dans les formes évoluées à dominance fibreuse.

Traitement médical d'un névrome de Morton

Mésothérapie et médecine douce

La mésothérapie peut être proposée, elle consiste en l’injection superficielle d’un mélange de médicaments comprenant des antalgiques et des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Elle ne doit pas comporter de cortisone (anti-inflammatoire stéroïdien).

L'application locale de froid ou de chaud peut soulager les douleurs.

Chaussures pour névrome de Morton

Les douleurs du névrome de Morton sont surtout présentes l’hiver dans les chaussures fermées. La modification des habitudes de chaussage l’hiver peut soulager les douleurs en portant des chaussures plus souples et plus larges au niveau de l’avant pied.

L’été, avec le port de chaussures ouvertes et la marche pieds nus, les douleurs ont tendance à s’amender.

Semelles orthopédiques

Les semelles orthopédiques peuvent être proposées notamment en cas de pathologies associées comme les métatarsalgies.

Orthèses ou attelles, espaceur d’orteils

Le port d’attelle ou d’orthèse n’est pas recommandé, cependant les espaceurs d’orteil en silicone sont à essayer. Ils se positionnent dans l’espace douloureux en étant maintenus par une chaussette, donc en portant une chaussure fermée.

Traitement au laser et cryothérapie

Le traitement par laser du Morton peut être proposé à visée antalgique, en provoquant un effet de chaleur autour du névrome permettant de diminuer l’inflammation et les douleurs.

Le traitement par cryothérapie, appelé aussi cryochirurgie, consiste à placer une sonde dans le nerf sous contrôle échographique et à brûler les couches profondes pathologiques du nerf avec des températures atteignant -50°.

Infiltrations

Les infiltrations de cortisone se font sous contrôle échographique, elles sont indiquées au stade débutant, inflammatoire, du névrome de Morton. Les risques des infiltrations répétées sont la décoloration cutanée (dyschromie), la fragilité cutanée, et le risque de lipo atrophie et donc d’atrophie du capiton plantaire.

Traitement chirurgical du névrome de Morton : l’opération

Quand les traitements précédemment cités sont insuffisants il est parfois nécessaire d'intervenir chirurgicalement, deux interventions peuvent être proposées en fonction de la taille du nerf et de la durée d’évolution des symptômes.

  • Si la lésion est de faible diamètre, en général de moins de 5 millimètres de grand axe à l’échographie, et relativement récente, seule la libération nerveuse sera faite, la neurolyse, avec section du ligament inter-métatarsien et résection de la bourse séreuse quand elle est hypertrophique. Cela donne de bons résultats même si le ligament inter-métatarsien se reconstitue ensuite.
  • Si la lésion est importante à l’échographie, mesurant plus de 5 millimètres de grand axe, et qu’elle évolue depuis plus d’un an, le traitement consiste à réséquer, enlever le nerf. Il s’agit d’une neurectomie, avec section du ligament inter-métatarsien et résection de la bourse séreuse quand elle est hypertrophique.

La cicatrice se trouve sur le dos du pied pour l’intervention de neurolyse ou de neurectomie, car une cicatrice sous la plante du pied risque de donner un épaississement douloureux cutané, comme un durillon.

Convalescence après l'opération

L’intervention est réalisée en ambulatoire, c'est-à-dire avec sortie de la clinique le jour même. Il est nécessaire de porter une chaussure post opératoire pour une durée de 1 mois, le temps que le nerf cicatrise ou que le moignon nerveux se rétracte.

La reprise des activités sportives est envisagée 45 jours après l’intervention.

Exercices et rééducation postopératoire

En postopératoire, nous vous montrons des exercices à faire, c’est donc principalement une auto rééducation en l’absence de pathologie associée.

Il est nécessaire de faire les exercices suivants :

  • Étirer les chaînes musculaires postérieures, les muscles jumeaux ou gastrocnémiens.
  • Masser l’aponévrose plantaire (la plante du pied), la cicatrice et l’espace opéré.
  • Renforcer les muscles intrinsèques du pied.

FAQ Névrome de morton

La modification des habitudes de chaussage avec le port de chaussures plus souples et plus larges au niveau de l’avant pied permet de soulager les douleurs. Les étirements des muscles du mollet ainsi que le port d’un espaceur d’orteils sont complémentaires.

Le traitement médical est toujours privilégié. En cas d’échec, le traitement chirurgical consiste, dans la majorité des cas, à réséquer le nerf en réalisant une neurectomie.

Cela dépend de l’efficacité de l'infiltration. Si l’infiltration est efficace 10 jours, il n’est pas recommandé d’en refaire. Si l’effet de l’infiltration dure plusieurs mois ou années, elle peut éventuellement être de nouveau proposée.