Aponévrosite plantaire

L'aponévrosite plantaire, également connue sous le nom de fasciite plantaire, est une condition douloureuse qui affecte la voûte plantaire du pied, provoquant souvent une douleur intense au talon. Cette affection courante peut être débilitante, limitant la capacité de marcher et de mener des activités quotidiennes normales. Dans cet article, nous plongerons dans les causes, les symptômes et les options de traitement de l'aponévrosite plantaire, offrant des conseils précieux pour la gestion efficace de cette condition répandue.
Qu’est-ce que l’aponévrosite plantaire ?
L’aponévrosite plantaire est une douleur talonnière à la partie plantaire et médiale du talon, au niveau de la tubérosité plantaire du calcanéus. Le diagnostic est clinique.
Le terme « aponévrosite plantaire » signifie inflammation de l’aponévrose plantaire, mais les douleurs sont mécaniques et il n’existe qu’exceptionnellement une inflammation à l’analyse histologique, c’est-à-dire à l’analyse des tissus douloureux.
L’aponévrose plantaire s’étend de la base du talon, au niveau de la tubérosité plantaire du calcanéus, jusqu’à la base des orteils. C’est une structure très solide, relativement déformable, constituée de 3 bandes fibreuses solides.
Lors de la marche, l’aponévrose plantaire soutient l’arche médiale du pied, elle est mise en tension et emmagasine de l’énergie lorsque le poids du corps passe au-dessus du pied, puis cette énergie est restituée avec rigidification de l’aponévrose plantaire permettant la propulsion.
Les symptômes de l’aponévrosite plantaire
Les douleurs
Le principal symptôme de l’aponévrosite plantaire est la douleur, c’est une douleur mécanique. Au réveil le matin, l’aponévrose plantaire est raide et douloureuse lors des premiers pas, puis avec l’échauffement tissulaire les douleurs peuvent régresser complètement ou persister à moindre intensité. Le repos soulage complètement les douleurs, mais après chaque pause, même courte, la reprise d’appui sera douloureuse.
80 % des patients présentant des douleurs talonnières, ou talalgies, ont une aponévrosite plantaire.
Si les douleurs commencent le matin au lever, augmentent progressivement la journée pour devenir insomniantes le soir, il faudra évoquer une participation nerveuse aux douleurs et notamment un syndrome du tunnel tarsien.
Ces douleurs d’aponévrosite plantaire peuvent disparaître spontanément ou nécessiter un traitement médical et éventuellement chirurgical si elles sont résistantes.
Quelles sont les causes d’aponévrosite plantaire ?
Des forces de traction trop importantes au niveau de l’aponévrose plantaire seraient responsables de douleur.
Les traumatismes répétés, ou microtraumatismes au niveau de l’aponévrose plantaire entraîneraient des microlésions qui en cicatrisant pourraient rigidifier la structure et être responsables des douleurs.
Le surpoids et l’obésité sont des facteurs favorisant les douleurs.
Chez les patients plus âgés, l’atrophie graisseuse de la coque plantaire ou du coussinet plantaire peut entraîner des douleurs en augmentant les pressions talonnières.
Les maladies inflammatoires chroniques et le diabète peuvent être source d’entésopathie et d’aponévrosite plantaire.
La morphologie du pied peut favoriser les douleurs d’aponévrosite plantaire. La tension est très importante dans les pieds creux et l’aponévrose plantaire a tendance à se rétracter.
Les pieds plats décompensés ont des atrophies musculaires, les forces de traction sont importantes et l’aponévrose peut être surchargée. Les lésions ligamentaires et tendineuses aggravent encore la surcharge de l’aponévrose plantaire.
Chez les sportifs de haut niveau, il est possible de voir des ruptures partielles ou complètes de l’aponévrose plantaire.
Quels traitements pour l’aponévrosite plantaire ?
Modification des habitudes de vie
Les douleurs peuvent être spontanément résolutives sans traitement, cependant il est conseillé d’éviter les activités physiques à impact, et de se chausser avec des chaussures confortables ayant un certain amorti pendant la période douloureuse.
Traitement médical
La prise d’antalgiques et d’anti-inflammatoires peut soulager les douleurs lors des premiers mois d’évolution.
Les semelles et les orthèses
Les semelles orthopédiques peuvent permettre de corriger un pied plat ou soulager les tensions d’un pied creux.
Les orthèses
Les talonnettes en gel permettent de soulager les douleurs, mais elles aggravent la rétraction des chaînes musculaires postérieures et ne doivent pas être portées trop longtemps.
Les attelles nocturnes ne sont pas bien tolérées, mais elles peuvent permettre de mettre au repos l’aponévrose plantaire tout en l’étirant.
Les ondes de choc extra corporelles
Les ondes de choc sont réalisées par rééducateurs ou des médecins du sport, elles permettraient de faire des microlésions au sein de l’aponévrose plantaire, créant ainsi une inflammation qui stimulerait les processus de réparation.
Certains patients tolèrent mal les ondes de choc, car elles peuvent être douloureuses.
Les infiltrations
Plusieurs produits peuvent être infiltrés au niveau de l’insertion de l’aponévrose sous contrôle échographique : la cortisone, les PRP et la toxine botulique.
La cortisone est le plus souvent utilisée, au niveau de l’insertion de l’aponévrose plantaire ou de l’épine calcanéenne. Il existe un risque d’atrophie du coussinet plantaire et de majoration des douleurs qui deviendront plus difficiles à traiter avec la perte de l’amorti talonnier.
La plupart des patients présentant une rupture de l’aponévrose plantaire ont reçu une infiltration de cortisone auparavant.
La toxine botulique semble donner de bons résultats, mais il n’y a pas encore assez de preuves de son efficacité.
Le PRP, « platelets rich plasma », est recueilli à partir d’un prélèvement sanguin dont on récupère un concentré de plaquettes. Les plaquettes sont des cellules impliquées dans l’inflammation et donc dans la cicatrisation.
Les exercices d’étirement des chaînes musculaires postérieures
Il s’agit de l’élément le plus important du traitement. Qu’il s’agisse de pieds creux ou de pieds plats, il existe pratiquement toujours une rétraction des chaînes musculaires postérieures, du système suro achilléo plantaire, ou encore des jumeaux ou des gastrocnémiens.
Le système suro achilléo plantaire est composé :
- des muscles du mollet : les jumeaux, et le soléaire
- du tendon d’Achille
- de l’expansion fibreuse du tendon d’Achille
- de l’aponévrose plantaire
Les muscles sont les plus souples du système et leur étirement va permettre de soulager l’ensemble du système et notamment l’aponévrose plantaire.
Nous conseillons aux patients de réaliser des exercices d’étirement eux-mêmes, et dans certains cas nous leur recommandons de faire des séances de rééducation de type Mézières.
La rééducation : la méthode Mézières
C’est la rééducation que nous conseillons, elle consiste à étirer l’ensemble des chaînes musculaires postérieures. Elle complète l’auto rééducation.
L’opération chirurgicale de l’aponévrosite plantaire
L’intervention chirurgicale de l’aponévrosite plantaire est exceptionnelle, car 90 % des patients seront guéris 1 an après avoir commencé le traitement fonctionnel et la rééducation.
Il existe principalement 2 interventions :
- L’allongement des jumeaux
- L’aponévrotomie plantaire
L’aponévrotomie dite plantaire sélective est réalisée en percutanée, à l’aide d’une aiguille. Elle permet de casser sélectivement les fibres douloureuses, les plus tendues, de l’aponévrose plantaire. Cela revient à allonger une aponévrose plantaire trop tendue.
C’est une solution qui n’est pas durable si les exercices d’étirements ne sont pas faits ensuite.
L’allongement des jumeaux est proposé par certains chirurgiens pour détendre le système suro achilléo plantaire et soulager la tension de l’aponévrose plantaire.
Convalescence après l’opération
L’aponévrotomie percutanée est réalisée en ambulatoire, avec sortie le jour même de la clinique.
Nous vous conseillons de porter une chaussure postopératoire pour une durée de 1 mois.
La reprise des activités sportives est autorisée à partir de 3 mois post opératoires.
FAQ
Nous vous conseillons de porter des semelles simples, amortissantes, sans talonnette. Les semelles orthopédiques sont utilisées s’il est nécessaire de corriger un pied plat ou de soulager un pied creux.
Principalement en réalisant des exercices d’étirements des chaînes musculaires postérieures et en faisant des séances de rééducation de type Mézières.
Pour certains patients, elle peut durer des semaines et être spontanément résolutive. 90 % des patients seront guéris 1 an après avoir débuté un traitement efficace.