Prothèse du gros orteil

La mobilité et la stabilité du pied dépendent en grande partie de la bonne santé du gros orteil. Malheureusement, des conditions comme l'arthrose, les traumatismes ou les malformations peuvent sérieusement compromettre sa fonction, entraînant une douleur intense et une perte de mobilité. Pour les patients confrontés à ces défis, la prothèse du gros orteil représente une solution innovante et efficace.
Qu’est-ce qu’une prothèse articulaire du gros orteil ?
Lorsqu’une articulation est endommagée par l’arthrose, il y a une perte de substance du cartilage avec une augmentation des contraintes mécaniques au niveau de l’os. L’arthrose peut se manifester par une raideur indolore de l’articulation métatarsophalangienne de l’hallux, mais elle peut également provoquer des douleurs pouvant être handicapantes.
En cas de limitation fonctionnelle douloureuse, il est possible de réaliser une intervention chirurgicale sur l’articulation métatarso-phalangienne du gros orteil. Lorsque l’articulation est conservable, il est possible de proposer une libération articulaire en faisant une arthrolyse puis de réséquer les butoirs osseux responsables de douleurs conflictuelles. Il s’agit de faire un émondage avec une chéilectomie.
Si l’articulation est conservable avec des douleurs articulaires au premier plan, nous pouvons proposer une chirurgie de décompression articulaire en réalisant ce que l’on appelle une ostéotomie métatarsienne voire phalangienne.
Il est également nécessaire de corriger une déformation associée afin de stabiliser l’articulation dans le cas d’un hallux valgus combiné à un hallux rigidus. Ce type de pathologie est désigné sous le terme d’hallux rigido valgus.
Lorsque l’articulation est trop endommagée par l’arthrose et ne peut plus être conservée, deux options chirurgicales peuvent être envisagées. La première consiste en la pose d’une prothèse métatarso-phalangienne, qui remplace l’articulation atteinte tout en maintenant une certaine mobilité.
Cette mobilité résiduelle peut être particulièrement bénéfique pour la pratique d’activités sportives ou pour le port de chaussures à talons de hauteurs variées. La seconde option est l’arthrodèse métatarso-phalangienne, une technique qui vise à fusionner les os de l’articulation pour supprimer définitivement la douleur au détriment de la mobilité.
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Les différents types de prothèses
Il existe différents types de prothèses de l'hallux ou du gros orteil :
- Les prothèses articulaires
- Les prothèses dites amovibles
- Les prothèses unguéales
Prothèses articulaires métatarsophalangiennes de l'hallux ou du gros orteil
Il existe deux types principaux de prothèses pour l’articulation du gros orteil : les hémiarthroplasties, qui ne remplacent qu’un seul versant articulaire, et les arthroplasties totales, qui remplacent l’ensemble de l’articulation. Les hémiarthroplasties peuvent entraîner des douleurs et des limitations fonctionnelles. Les arthroplasties d’interposition peuvent être biologiques (utilisation de tissus naturels pour restaurer le glissement articulaire) ou mécaniques (implants métalliques ou en céramique), chacune ayant ses avantages et inconvénients en termes de mobilité, stabilité et complications.
Actuellement, une prothèse en pyrocarbone est privilégiée pour sa biocompatibilité, son élasticité proche de l’os, et sa capacité à répartir les contraintes de façon optimale, sans s’intégrer à l’os.
Prothèses unguéales du gros orteil
Suite à un traumatisme, à un champignon, ou des troubles trophiques, l'ongle du gros orteil peut devenir très inesthétique. Il est alors possible de faire comme une prothèse amovible qui permet de rendre un côté esthétique au pied.
Les prothèses amovibles
En cas de diabète déséquilibré, de traumatisme important, ou de problème vasculaire sévère, une amputation du gros orteil peut être pratiquée.
Dans ce cas, il est possible d'avoir recours à une prothèse amovible pour restaurer le côté esthétique du pied. Cet appareillage est fait sur mesure.
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L’opération du gros orteil
Nous sommes spécialisés dans les prothèses dites articulaires, métatarsophalangiennes, et nous utilisons un implant sphérique au pyrocarbone. Cette intervention peut être proposée en cas de :
- Hallux Rigidus
- Arthrose métatarso phalangienne
- Reprise d'une arthrodèse
Le défaut de fusion d'une arthrodèse peut provoquer des douleurs, c'est ce que l'on appelle une pseudarthrodèse. Certaines pseudarthrodèses peuvent être ré-opérées pour faire une prothèse sphérique en pyrocarbone. Certaines arthrodèses peuvent rester douloureuses malgré la fusion. Dans ce cas, nous pourrons évoquer le fait de défaire l'arthrodèse pour faire une prothèse, c'est la désarthrodèse prothèse.
Suites opératoires et rééducation après pose de prothèse
Les suites opératoires d'une prothèse du gros orteil nécessitent une prise en charge spécifique. L'appui est généralement autorisé dès le lendemain de l'intervention avec une chaussure thérapeutique adaptée. La rééducation débute précocement pour optimiser la récupération de la mobilité articulaire.
Le contrôle de la douleur post-opératoire est assuré par des antalgiques adaptés. Des soins de pansements réguliers sont nécessaires jusqu'à la cicatrisation complète, généralement obtenue en 2 à 3 semaines. La reprise des activités sportives est progressive et dépend du type de prothèse implantée. Pour les sportifs, un protocole de rééducation spécifique est établi pour optimiser le retour à la pratique.
Résultats attendus et complications possibles
Les résultats des prothèses du gros orteil sont généralement satisfaisants, avec une amélioration significative de la douleur et de la fonction. La mobilité articulaire récupérée permet le port de chaussures normales et la pratique d'activités physiques modérées.
Comme toute intervention chirurgicale, des complications peuvent survenir : infection, raideur articulaire, descellement de la prothèse, ou usure prématurée. Le taux de complications reste cependant faible lorsque l'indication est bien posée et la technique chirurgicale rigoureuse. Le suivi régulier par le chirurgien permet de dépister précocement d'éventuelles complications et d'optimiser la longévité de la prothèse. Des radiographies de contrôle sont réalisées à intervalles réguliers pour surveiller l'implant.