Opérations du pied

Chirurgien orthopédique spécialiste du pied

Les interventions chirurgicales du pied

L'hallux valgus

L'hallux valgus, appelé communément oignon, est une déformation courante du gros orteil. Cette déformation intéresse principalement les femmes à tous les âges de la vie, ainsi que les hommes mais principalement dans les formes congénitales.

Cette déformation peut être présente à la naissance il s'agit alors d'un hallux valgus congénital. La déformation en hallux valgus peut apparaître au moment de la puberté, il s'agit d'un hallux valgus juvénile. Lorsque l'hallux valgus apparaît après l'âge de 20 à 30 ans, il s'agit d'un hallux valgus acquis. La largeur du pied, la morphologie du pied, ainsi que les habitudes de chaussage peuvent favoriser l'apparition d'un hallux valgus. Plus rarement un traumatisme au niveau du gros orteil peut entraîner des lésions ligamentaires et ou sésamoïdiennes pouvant être responsables alors d'un hallux valgus traumatique.

Un hallux valgus indolore, même s'il est inesthétique, ne nécessite pas d'intervention chirurgicale. L'indication opératoire est retenue en cas de douleur, de difficultés de chaussage, et de déstructuration de l'avant-pied c'est-à-dire lorsque l'hallux valgus provoque des lésions des autres orteils.

Contrairement aux idées reçues, l'intervention chirurgicale de correction de l'hallux valgus n'est pas particulièrement douloureuse. Dans 80 % des cas les douleurs postopératoires sont absentes ou de faire l'intensité. Dans 20 % des cas la sensation douloureuse est présente, mais elle est largement soulagée par les antalgiques prescrits.

L'intervention chirurgicale de correction de l'hallux valgus consiste à réaliser une ostéotomie métatarsienne fixée par du matériel chirurgical en titane éventuellement associée à une ostéotomie phalangienne.

L'intervention se fait en ambulatoire, c'est-à-dire avec sortie le jour même de la clinique. Une chaussure postopératoire est prescrite pour une durée de 45 jours. Une consultation de contrôle à trois semaines permet d'enlever le pansement et de contrôler la cicatrisation cutanée, puis une consultation à trois mois postopératoires avec des radiographies permet de juger de la consolidation osseuse.

Lorsqu'il s'agit de corriger des hallux valgus sur les 2 pieds, nous proposons les deux interventions en séquentiel, à une semaine d'intervalle.

L'hallux rigidus

L'hallux rigidus correspond à un enraidissement douloureux de l'articulation métatarsophalangienne du gros orteil.

Il existe différents stades en fonction des mobilités articulaires à l'examen clinique et des signes radiographiques d'arthrose.

Un hallux rigidus asymptomatique ne nécessite aucun traitement.

Les infiltrations sont en règle générale peu efficaces sur les douleurs étant donné les lésions cartilagineuses et la présence de butoirs osseux ostéophytiques.

Plusieurs interventions chirurgicales existent en fonction du stade d'évolution de l'hallux rigidus, de la morphologie de l'hallux, ainsi que de la présence de douleurs articulaires ou simplement conflictuelles dues aux butoirs osseux.

En cas de douleurs dues aux butoirs osseux et bridant la mobilité en flexion dorsale de l'hallux, le traitement chirurgical consiste à réséquer l'ensemble des butoirs osseux métatarsiens et phalangiens. Il s'agit d'un émondage avec chéilectomie associée. L'objectif du traitement chirurgical est de supprimer les conflits dorsaux pouvant être également responsables de douleurs au chaussage notamment avec chaussures en cuir rigide ou avec des chaussures dont les coutures passent au niveau des butoirs osseux.

Lorsque l'articulation est douloureuse, les lésions cartilagineuses sont plus importantes. Les interventions consistant à décomprimer l'articulation métatarso phalangienne sont indiquées lorsque le premier métatarsien est relativement long. Il s'agit alors de faire un émondage avec une chéilectomie en associant une ostéotomie raccourcissante du 1er métatarsien éventuellement associée à une ostéotomie de phalange.

Si les lésions cartilagineuses sont trop importantes pour pouvoir conserver l'articulation, nous proposons lorsque c'est possible, une arthroplastie sphérique au pyrocarbone permettant de conserver la mobilité articulaire.

En cas d'impossibilité de faire une prothèse métatarso phalangienne ou en cas de volonté du patient, nous pouvons faire une arthrodèse, ou blocage, de l'articulation métatarsophalangienne.

Toutes ces interventions se font en ambulatoire, avec sortie le jour même de la clinique, sous garrot de cheville. Les suites opératoires sont globalement les mêmes, avec le port d'une chaussure postopératoire spécifique pour une durée de 1 mois à 1 mois et demi. Une intervention en ambulatoire nécessite la présence d'un proche le soir et la nuit de l'intervention. En cas d'impossibilité, une hospitalisation d'une nuit sera proposée avec sortie lendemain matin de la clinique.

La rééducation peut être démarrée 1 mois après l'intervention, avec l'aide d'un kinésithérapeute ou en autorééducation.

Le délai de reprise de la conduite dépend du côté opéré en cas véhicule à boîte automatique.

Les déformations séquellaires du pied

Nous nous occupons des déformations séquellaires du pied et de la cheville. En général il s'agit de chevilles ou de pieds qui ont été déjà opérés avec un résultat fonctionnel qui n'est pas à la hauteur des attentes des patients.

Chaque déformation séquellaire est un cas particulier, la stratégie opératoire est donc adaptée à chaque patient.

L'objectif des interventions chirurgicales de reprise, ou de révision, pour déformation séquellaire, est d'améliorer l'état fonctionnel des patients lorsque c'est possible. Les attentes des patients et leur mode de vie sont des éléments importants de l'examen clinique. Le bilan radiographique standard et un scanner sont nécessaires pour évaluer les déformations et planifier leurs éventuelles corrections.

Ce genre d'intervention se pratique en ambulatoire la plupart du temps. Dans certains cas il est nécessaire d'avoir recours à une greffe osseuse, si celle-ci est prise aux dépens du bassin, notamment de la crête iliaque, l'hospitalisation est de l'ordre de deux nuits en postopératoire.

Les interventions chirurgicales de la cheville

Arthroscopie de la cheville

L'arthroscopie est un outil chirurgical qui consiste à explorer et traiter des lésions articulaires par des incisions ponctuelles de l'ordre de 5 à 10 mm de longueur avec une caméra et une instrumentation spécifique. À la cheville, l'arthroscopie peut intéresser le compartiment antérieur, le compartiment postérieur, ou les deux compartiments lors d'une même intervention chirurgicale. En cas de traitement chirurgical des deux compartiments, deux installations sont nécessaires au cours de l'intervention, un premier temps où le patient est installé sur le ventre, et un deuxième temps où le patient est installé sur le dos.

L'avantage de l'arthroscopie est de diminuer les dissections tissulaires et la longueur des incisions cutanées, limitant ainsi les douleurs postopératoires et le risque infectieux. Si les suites opératoires sont en général plus rapides après arthroscopie, les délais de cicatrisation sont les mêmes qu'une intervention conventionnelle dite à ciel ouvert.

Nous nous servons de l'arthroscopie pour traiter les lésions osseuses et cartilagineuses de la cheville, réparer ou reconstruire des ligaments de la cheville, réaliser des libérations articulaires, et supprimer des butoirs osseux ou des fragments osseux conflictuels.

Les interventions sous arthroscopie se font en ambulatoire, avec sortie le jour même de la clinique. L'immobilisation, lorsqu'elle est nécessaire, correspond à une attelle dont le port est de durée variable en fonction de l'intervention réalisée. Des pansements sont à faire tous les 2 jours par un infirmier ou une infirmière à domicile, l'ablation des fils se fait 15 jours après l'intervention. Le port de cannes est en général conseillé pour une durée de 15 jours permettant de ne pas mettre tout le poids du corps sur la cheville opérée, limitant ainsi le risque de gonflement articulaire.

En cas d'intervention mixte, c'est-à-dire combinant un temps arthroscopique et un temps à ciel ouvert, une immobilisation plâtrée pourra être faite pour une durée de trois à six semaines.

Prothèse totale de la cheville

En cas d'arthrose de cheville, ou d'arthrite inflammatoire destructrice, l'articulation de la cheville peut être remplacée par une prothèse. La prothèse totale de cheville permet de conserver une mobilité de cheville, et d'épargner les articulations de voisinage.

Nous utilisons maintenant une planification préopératoire à l'aide d'un scanner protocolisé réalisé à la Clinique Saint George. La planification permet de visualiser sur le scanner le positionnement de la prothèse, et de planifier les gestes associés. Une fois la planification validée, des guides de coupe sur-mesure adaptés spécifiquement à chaque patient sont imprimées en trois dimensions. Ces guides seront utilisés pendant l'intervention chirurgicale de remplacement prothétique de la cheville. Les avantages de l'utilisation des guides de coupe sur-mesure sont la réduction de la durée opératoire de l'ordre de 40 minutes, la réduction du nombre de radiographies de contrôle per opératoire pour contrôler le positionnement prothétique. La précision de pose des implants reste encore à prouver.

L'intervention chirurgicale dure entre 1h30 et 2 heures. La durée d'hospitalisation est de deux nuits. Une immobilisation plâtrée est faite pour trois à six semaines en fonction des éventuels gestes associés lors de la pose de prothèse (reconstruction ligamentaire, ostéotomie correctrice).

Chirurgie des séquelles de fracture de la cheville

Les séquelles de fracture de cheville peuvent entrer dans trois grands cadres : les insuffisances de traitement chirurgical des lésions initiales, les imperfections de correction chirurgicale en rapport avec la difficulté de la fracture, et l'arthrose post-traumatique à plus ou moins long terme.

L'analyse des fractures de cheville comprend initialement un bilan radiographique ainsi qu'une évaluation par scanner lorsqu'il y a un doute sur des lésions complexes de la cheville. Lors du traitement chirurgical de toute fracture de cheville, nous réalisons une arthroscopie permettant de drainer l'hématome fracturaire toxique pour les cartilages, et d'analyser les lésions ligamentaires associées. L'arthroscopie est à l'heure actuelle le moyen le plus fiable pour analyser une lésion de la syndesmose.

Les imperfections de correction chirurgicale sont dues à la difficulté de traitement de la fracture. Il est nécessaire de faire la différence entre une fracture de cheville et une fracture du pilon tibial ou du talus. Les fractures des malléoles sont de traitement chirurgical moins compliqué qu'une fracture du pilon tibial ou une fracture du talus. Les fractures du pilon tibiale et les fractures articulaires du talus sont des fractures à haut potentiel arthrogène, c'est-à-dire pourvoyeuse d’arthrose à court ou moyen terme en cas d'insuffisance de réduction.

En cas de bonne réduction d'une fracture ou d'une bonne adaptation d'une cheville à son état séquellaire, l'évolution peut se faire vers l'arthrose post-traumatique de cheville à long terme. L'arthrose post-traumatique de cheville est une des principales indications de la pose de prothèse de cheville.

Conclusion

Nous prenons en charge l'ensemble des pathologies chirurgicales du pied et de la cheville, et nous réalisons les interventions chirurgicales de première intention ainsi les interventions chirurgicales des déformations séquellaires.

FAQ

Quels sont les avantages et les risques de l'opération du pied ?

L'avantage d'une intervention chirurgicale du pied et de pouvoir améliorer votre état fonctionnel lorsque votre pied vous handicape. Le principal risque de l'intervention du pied est de faire une intervention chirurgicale à visée esthétique sur un pied indolore. Les interventions du pied pratiquées à visée esthétique sont en général un échec.

Quelles sont les techniques chirurgicales utilisées dans l'opération du pied ?

Les techniques chirurgicales mini invasives, avec des petites incisions, ainsi que les techniques percutanées sont privilégiées. Certaines pathologies peuvent être également traitées sous arthroscopie.

Quelle est la meilleure façon de choisir un spécialiste en opérations du pied ?

Pour les interventions classiques du pied, de première intention, le choix du spécialiste se fait en général sur recommandation d'un praticien ou d'un patient par bouche-à-oreille. Lors d'une intervention plus compliquée, sur des pieds déjà opérés, les patients prennent régulièrement plusieurs avis chirurgicaux. En général les avis chirurgicaux diffèrent, et le choix du spécialiste peut être fait en fonction de la solution chirurgicale qui semble le plus adaptée à la situation du patient et à ses habitudes de vie.