Syndrome du tunnel tarsien

Le syndrome du tunnel tarsien est une compression du nerf tibial postérieur dans son tunnel ostéo fibreux à la cheville et au pied. Cette compression nerveuse perturbe le quotidien et les activités sportives. À La Clinique du Pied, nous prenons en charge les patients présentant des aponévrosites plantaires et des syndromes du tunnel tarsien.
Définition et compréhension du syndrome du tunnel tarsien
Le syndrome du tunnel tarsien est une pathologie caractérisée par la compression du nerf tibial postérieur. Ce nerf, traversant le tunnel tarsien, peut être comprimé par un épaississement des tissus, un traumatisme, un kyste, un lipome, ou des varices. Le syndrome du tunnel tarsien doit être évoqué devant un tableau d'aponévrosite plantaire résistante à un traitement médical adapté.
Causes et facteurs de risque du syndrome du tunnel tarsien
Le syndrome du tunnel tarsien est une affection résultant de la compression du nerf tibial postérieur au niveau de la cheville, précisément dans le tunnel tarsien. Cette compression peut être causée par diverses conditions et facteurs de risque.
- Traumatismes : Les blessures directes, telles que des fractures ou des entorses sévères de la cheville, peuvent entraîner une inflammation ou un gonflement dans la région du tunnel tarsien, comprimant ainsi le nerf tibial postérieur. Ces traumatismes peuvent également provoquer des modifications anatomiques, comme des excroissances osseuses ou des kystes, réduisant l'espace disponible pour le nerf.
- Inflammations : Des affections inflammatoires, telles que les ténosynovites (inflammations des gaines des tendons) ou l'arthrite, peuvent provoquer un épaississement des tissus entourant le canal tarsien. Cette hypertrophie tissulaire réduit l'espace disponible, exerçant une pression sur le nerf tibial postérieur. De plus, des maladies systémiques comme l'hypothyroïdie peuvent entraîner un gonflement généralisé des tissus, contribuant à la compression nerveuse.
- Facteurs mécaniques : Des anomalies biomécaniques du pied, telles que les pieds plats (pronation excessive) peuvent modifier l'alignement naturel de la cheville et du pied. Ces déformations augmentent la tension sur le canal tarsien, favorisant la compression du nerf tibial postérieur. Le port de chaussures inadaptées, notamment trop serrées ou mal ajustées, peut également exercer une pression excessive sur cette zone, aggravant les symptômes.
- Maladies systémiques : Certaines conditions médicales, comme le diabète ou l'arthrite rhumatoïde, peuvent endommager les nerfs périphériques ou provoquer une inflammation des articulations de la cheville, contribuant ainsi au développement du syndrome du tunnel tarsien. Ces maladies augmentent le risque de compression nerveuse en raison de l'inflammation ou des modifications structurelles qu'elles induisent.
- Cas idiopathiques : Dans environ 20 % des cas, aucune cause précise n'est identifiée. Cependant, des facteurs prédisposants tels que le sexe féminin, le diabète et la polyarthrite rhumatoïde peuvent augmenter le risque de développer cette affection.
Il est important de consulter un spécialiste de la cheville et du pied dès l'apparition de symptômes évocateurs du syndrome du tunnel tarsien, tels que des douleurs, des engourdissements ou des picotements au niveau de la cheville et du pied. Un diagnostic précoce permet une prise en charge adaptée, limitant ainsi le risque de souffrance nerveuse chronique.
Symptômes et manifestations cliniques du syndrome du tunnel tarsien
Les douleurs sont le principal symptôme d'un syndrome du tunnel tarsien. Ces douleurs sont habituellement difficiles à décrire par les patients, car elles sont d'origine neuropathique, et ne correspondent pas aux douleurs habituelles que l'on peut ressentir lors de traumatismes quotidiens ou sportifs.
Ces douleurs représentent des brûlures, des picotements, des engourdissements, des tiraillements, des sensations de compression.
Contrairement à l'aponévrose plantaire, les douleurs du syndrome du tunnel tarsien augmentent progressivement au fur et à mesure de la journée pour devenir pénibles le soir, voire insomniantes. Les réveils nocturnes sont classiques dans le cadre des compression du nerf tibial postérieur.
Le nerf tibial postérieur se divise à l'arrière de la cheville en trois branches :
- Le rameau calcannéen sensitif, responsable de la sensibilité de la coque talonnière.
- Le rameau calcanéo plantaire médial, responsable de la sensibilité de la voûte plantaire en direction du gros orteil.
- Le rameau calcanéo plantaire latéral, donnant des douleurs dans la voûte plantaire, irradiantes jusqu'au cinquième orteil.
Diagnostic du syndrome du tunnel et examens complémentaires
Le diagnostic de syndrome du tunnel tarsien est clinique. L'interrogatoire précise les douleurs, leurs caractéristiques et leur trajet. L'examen physique commence par l'analyse de la marche, et de la morphologie du pied. L'analyse d'éventuelles cicatrices à la cheville et au pied est importante, la qualité de celles-ci doit être évaluée. Le signe de Tinel est recherché au niveau du nerf tibial postérieure et de chacune de ses 3 branches. La recherche du signe de Tinel qui consiste à percuter légèrement le nerf concerné pour détecter une irritation ou une souffrance nerveuse.
Le dagnostic est posé, il convient maintenant d'analyser les causes de la compression du nerf tibial postérieur dans le tunnel tarsien :
- Un bilan radiographique des chevilles et des pieds en charge est demandé à la recherche d'éléments osseux potentiellement responsables de la symptomatologie.
- Une IRM de la cheville est systématiquement demandée à la rechercher d'éléments compressifs du nerf. Un kyste synovial ou un lipome peuvent être impliqués dans la compression. Cependant dans la très grande majorité des cas, l'IRM ne retrouve aucun élément compressif. La principale cause de compression est la présence de varices développées aux dépens des veines qui cheminent dans le tunnel tarsien, qui vont se remplir au fur et à mesure de la journée tout en comprimant le nerf.
- Un électromyogramme est demandé pour éliminer une souffrance nerveuse. L'électromyogramme ne participe pas à la prise de décision de libération du nerf car il montre une atteinte du nerf tibial postérieur qu'en cas de souffrance importante de celui-ci. Il est réalisé à visée pronostic, car une atteinte importante du nerf tibial postérieur est un facteur de récupération incomplète après libération chirurgicale.
Options thérapeutiques dans le syndrome du tunnel tarsien
Le traitement fonctionnel
Le traitement fonctionnel du syndrome du tunnel tarsien est proposé en première intention. La kinésithérapie joue un rôle essentiel, en proposant des étirements des chaînes musculaires postérieures et des exercices spécifiques visant à soulager la compression du nerf tibial postérieur. Parallèlement, la prescription de médicaments anti-inflammatoires et antalgiques aide à réduire l'inflammation et la douleur. L'utilisation d'orthèses plantaires ou de semelles orthopédiques peut être proposée pour corriger les anomalies de posture du pied, telles que le pied plat, et diminuer la pression sur le nerf.
La traitement chirurgical
Si le traitement fonctionnel ne parvient pas à atténuer les symptômes après une période d'environ trois à six mois, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Cette opération consiste à libérer le nerf tibial postérieur en ouvrant le tunnel tarsien et toutes les couches, afin de supprimer la compression nerveuse. La décision de recourir à la chirurgie dépend de la gravité des symptômes et de la réponse aux traitements non invasifs.
Un suivi personnalisé est indispensable tout au long du processus thérapeutique. Après une intervention chirurgicale, une rééducation adaptée est cruciale pour restaurer la fonction du pied et réduire la douleur. Cette rééducation comprend des exercices de renforcement musculaire, d'étirement et des techniques visant à améliorer la mobilité et la stabilité du pied. Une collaboration étroite entre le patient, le kinésithérapeute et le médecin permet d'optimiser les résultats et de favoriser une bonne récupération.
Le syndrome du tunnel tarsien à La Clinique du Pied
Toute aponévrosite plantaire récalcitrante doit faire évoquer le diagnostic de syndrome du tunnel tarsien. Une analyse précise des douleurs et de leurs caractéristiques permet de suspecter le diagnostic.
L'examen clinique permet de retrouver l'irritation nerveuse, reproduisant les douleurs par des manœuvres spécifiques.
Habituellement, les bilans d'imagerie sont peu contributifs.
L'électromyogramme doit toujours être réalisé à la recherche de signes d'une souffrance chronique du nerf tibial postérieur.
Questions fréquentes sur le syndrome du tunnel tarsien
Il s’agit d’une compression du nerf tibial postérieur dans un canal ostéo fibreux situé au niveau de la cheville, provoquant des douleurs neuropathiques difficiles à décrire pour les patients. Il peut s'agir d'engourdissements, de décharges électriques, de brulures, ou d'aiguilles par exemple.
Un examen clinique complet, complété par des radiographies, un électromyogramme et une IRM, permet de confirmer le diagnostic, de rechercher une souffrance chronique du nerf et de rechercher la présence d'éléments compressifs.
Le traitement débute par des approches conservatrices (kinésithérapie, médications et orthèses) et, si nécessaire, évolue vers le traitement chirurgical de neurolyse du nerf tibial postérieur.
Ce qu'il faut retenir
Le syndrome du canal tarsien affecte le nerf tibial postérieur et se manifeste par des douleurs persistantes impactant la qualité de vie. À La Clinique du Pied, nous privilégions une approche personnalisée et des techniques modernes pour un diagnostic précis et un traitement optimal. Retrouvez mobilité et confort grâce à notre expertise et à notre suivi sur mesure.