Fractures du tibia à la cheville

Fractures du tibia à la cheville

Les fractures du 1/4 distal du tibiaet les fractures du pilon tibial sont des lésions osseuses qui surviennent généralement lors de traumatismes en torsion importants. Ce type de fracture touche le tibia qui est essentiel, comme le péroné, pour la stabilité et la mobilité de la cheville. Le tibia fait parti des os longs de l'organisme, sa portion longue correspond à la diaphyse, sa portion articulaire avec le talus correspond à l'épiphyse, et sa portion intermédiaire correspond à la métaphyse. Comme tout os long, le tibia est très résistant à la compression, mais il l'est beaucoup moins en rotation, expliquant ainsi les fractures spiroïdes. Les fractures spiroïdes sont caractérisées par un trait de facture dont le trajet ressemble à une hélice, elles sont classiques en cas de traumatisme rotatoire important des os longs.

Types de Fractures

Les fractures du tibia à la cheville, comme toute fracture, se caractérisent par :

• Le trait de fracture : Le trait de fracture peut être perpendiculaire à l'axe de l'os en cas de facture transverale. Le trait de fracture peut être oblique à l'axe de l'os, ou spiroide car il décrit la forme d'une hélice. Il existe également des fractures dites en ailes de papillon.
• Le nombre de fragments osseux : Une fracture est défini à partir de 2 fragments osseux. A partir de 4 fragments, il s'agit d'une fracture dite comminutive.
• Le déplacement fracturaire : Il correspond au déplacement des fragments osseux de la fracture les uns par rapport aux autres. A la cheville, les fractures déplacées font fréquemment l'objet d'un traitement chirurgical.
• Le caractère articulaire : Il est capital de savoir si le trait de fracture passe par l'articulation, car en cas de fracture articulaire déplacée le risque d'arthrose est important et précoce en l'absence de traitement chirurgical.
• Fractures ouvertes : En cas de fracture ouverte il existe une effraction cutanée plus ou moins importante qui communique avec le foyer de fracture. Dans ce cas les délais de consolidation osseuse sont augmentés, et le risque de complications cutanées et infectieuses est important.
• Fractures fermées : La peau est étanche, le foyer de fracture ne communique pas avec l'extérieur. Cependant, en fonction du traumatisme et des lésions de l'enveloppe tissulaire, le risque de complications cutanées et d'infection existe.
• Les luxations associées : Une luxation correspond à la perte des rapports articulaires, l'articulation est "déboitée". Les luxations peuvent être isolées ou associées à une fracture.
• La stabilité de la fracture : Les fractures instables doivent faire l'objet d'une surveillance radiographique régulière à la recherche d'un déplacement secondaire de la fracture.
• Le terrain : Le terrain correspond aux antécédents médicaux et chirurgicaux du patient. C'est probablement l'un des éléments les plus importants dans la prise en charge des fractures de la cheville et du pied. Le risque de complications cicatricielles et infectieuses est nettement augmenté chez les patients diabétiques par exemple.

Causes et Mécanismes des fractures du tibia à la cheville

Les fractures du tibia à la cheville surviennent souvent à la suite d'un traumatisme direct. Ce type de choc peut se produire dans différentes situations, telles que :

• Accidents de voiture : Un impact lors d'une collision peut causer des fractures importantes.
• Chutes : Si une personne tombe d'une hauteur significative, cela peut exercer une pression excessive sur l'os, augmentant le risque de fracture.
• Sports de contact : Les impacts fréquents dans des disciplines comme le football ou le rugby sont des causes communes de blessures au tibia.

Torsions et Activités Sportives

Un autre facteur dans les fractures spiroïdes du tibia à la cheville est la torsion. On observe souvent ce mécanisme dans le cadre d'activités sportives, où des mouvements rapides et brusques créent des forces de rotation sur le tibia.

• Sports à haute cinétique comme le ski : Les mouvements de torsion lors de chutes peuvent gravement mettre à l'épreuve la structure osseuse.
• Danse et arts martiaux : Les rotations rapides et les sauts peuvent également contribuer à ces types de blessures.

Symptômes des fractures du tibia à la cheville

Les fractures du tibia à la cheville se manifestent par plusieurs symptômes généralement importants :

• Douleur intense : Vous ressentirez probablement une douleur localisée, qui peut devenir insupportable si vous bougez ou exercez une pression sur la zone touchée.
• Gonflement : La zone autour de la fracture peut devenir très enflée, rendant chaque mouvement particulièrement difficile.
• Déformation : Si vous remarquez une déformation visible du tibia, cela peut être le signe d'une fracture déplacée ou d'une luxation associée.
• Ecchymoses et hématomes : Des contusions peuvent apparaître autour de la blessure, montrant l'étendue de la région ayant subi le traumatisme.
• Incapacité à supporter du poids : Vous pourriez éprouver de grandes difficultés à marcher ou à poser le pied au sol sans douleur.

Une intervention est nécessaire en cas de fracture du tibia.

Diagnostic d'une fracture du tibia à la cheville

Le diagnostic d'une fracture du tibia est suspecté à l'examen clinique devant les signes suivants :

• Douleur intense
• Gonflement
• Déformation
• Ecchymoses et hématomes
• Incapacité à supporter du poids

Cette fracture doit faire l'objet d'une immobilisation immédiate pour limiter les phénomènes douloureux et le risque de complications cutanées.

Examens Radiologiques

Pour confirmer le diagnostic, des examens radiologiques sont nécessaires.

• Les radiographies standard : Les radiographies standard sont toujours réalisées dans un premier temps et sont généralement suffisante à la prise de décision du traitement orthopédique ou chirurgical.
• Le scanner : Il est utile pour une évaluation plus précise de la fracture, notamment pour analyser le nombre et le déplacement des fragments fracturaires.

Ces examens d'imagerie jouent un rôle clé dans l'élaboration d'un plan de traitement adapté et efficace.

Traitement des fractures du tibia distal

Le traitement des fractures du tibia distal dépend de la gravité de la facture et de la condition générale du patient. Il existe principalement deux approches : le traitement orthopédique non chirurgical, et le traitement chirurgical.

Traitement non chirurgical

Pour les fractures non déplacée et stable, un traitement orthopédique peut être envisagé :

• Immobilisation : Le membre sera immobilisé avec un plâtre pour permettre la consolidation osseuse en limtant le risque de déplacement secondaire de la fracture.
• Anticoagulants : Ils sont indispensables pendant toute la durée de l'immobilisation plâtrée.
• Gestion de la douleur : Des analgésiques sont prescrits pour soulager la douleur et l'inconfort.
• Suivi régulier : Des consultations fréquentes et une surveillance radiologique sont nécessaires pour surveiller la consolidation osseuse et ajuster le traitement si besoin.

Traitement chirurgical

Dans les cas où la fracture est plus complexe, instable, ouverte, déplacée ou articulaire, une intervention chirurgicale peut s'avérer nécessaire. Voici quelques options :

• Ostéosynthèseà foyer ouvert : Cette technique consiste par méthode chirurgicale traditionnelle, à utiliser des plaques, des vis ou des clous pour maintenir les fragments osseux en place.
• Ostéosynthèse pecutanée : Cette technique est utilisée pour stabiliser des fractures non déplacées mais instables à l'aide de broches ou de vis introduites par des orifices punctiformes.
• Chirurgie arthroscopique : L'arthroscopie de cheville est utilisée pour aider à la réduction et au contrôle de la stabilisation des fragments fracturaires en cas de fracture articulaire.

Réhabilitation après une fracture du tibia distal

La réhabilitation après une fracture du tibia distal est un élément clé pour une récupération optimale. Un programme de rééducation vous aidera à :

• Récupérer la mobilité de vos articulations et la force de vos muscles.
• Renforcer les muscles autour de la cheville pour limiter le risque de lésions futures.
• Améliorer la circulation sanguine dans la zone touchée, ce qui favorise le processus de cicatrisation.

Exercices et Kinésithérapie

Un bon programme de réhabilitation inclut généralement :

• Exercices de mobilité : pour retrouver l'amplitude de mouvement du genou, de la cheville et du pied.
• Renforcement musculaire : des exercices ciblés pour renforcer les muscles stabilisateurs de la cheville et du pied.
• Équilibre et coordination : des activités pour améliorer votre stabilité et prévenir les chutes.

La kinésithérapie est un allié précieux pour suivre vos progrès et ajuster les exercices selon l'évolution de votre récupération. Il est important d'écouter votre corps et de prendre en compte la douleur ainsi que vos limites fonctionnelles pour éviter toute complication.

Complications Possibles

En l'absence de traitement adapté, en cas d'insuffisance de traitement, ou lorsque la facture a entrainé une perte de substance osseuse et cartilagineuse, des complications chroniques peuvent survenir, parmi lesquelles :

• Pseudarthrose : Il s'agit d'un absence de consolidation osseuse avec persistance d'une mobilité dans le foyer de fracture. L'aspect radiographique peut faire suspecter une infection chronique.
• Déformationrésiduelle : Une déformation résiduelle peut être observée, le point de déformation correspond en général à celui de la fracture, on parle de cal vicieux.
• Douleur chronique : Certaines personnes peuvent souffrir de douleurs persistantes au niveau du site de la fracture, notamment en cas de traumatisme cutané important ou de lésions vasculo nerveuses associées à la fracture initialement.

Complications aigues

Des complications précoces peuvent également se manifester :

• Infections : Surtout après une intervention chirurgicale, elles sont toujours grave à la cheville en raison de la fragilité de relative de la peau.
• Syndrome des loges  : Un syndrome des loges de jambe doit être évoqué avant ou après intervention chirurgicale en cas de douleur des masses musculaires de la jambe résistantes çà la morphine.
• Thrombose veineuse profonde : Le risque de formation de caillots sanguins augmente souvent à cause d'une immobilisation prolongée, ce qui demande une prise d'anticoagulants à visée préventive jusqu'à reprise d'une démarche efficace.

Prévention des fractures du tibia distal

Voici quelques conseils pratiques pour réduire les risques de fractures du tibia distal :

• Renforcement musculaire :
  • Faites des exercices réguliers de renforcement musculaire pour stabiliser vos articulations et améliorer votre résistance à l'effort.
  • Pensez à intégrer des activités comme le yoga ou le Pilates, qui aident à développer votre équilibre et votre force, tout en vous permettant de mieux connaître votre corps.
• Échauffement avant l'activité physique :
  • N’oubliez jamais l’importance de l'échauffement avant de vous lancer dans des sports ou des activités physiques intenses. Cela prépare vos muscles et diminue les risques de blessures.
• Équipement adéquat :
  • Pensez à utiliser des protections, comme des genouillères ou des protège-tibias, lors d'activités à risque pour atténuer l'impact des chutes.
• Technique appropriée :
  • Apprenez et appliquez les bonnes techniques dans vos sports pour réduire le risque de torsion ou de chute. Une mauvaise technique peut entraîner des traumatismes douloureux.
• Évaluation des risques environnementaux :
  • Restez attentif aux surfaces sur lesquelles vous vous entraînez. Évitez les terrains glissants ou irréguliers qui pourraient causer des accidents. Privilégiez des lieux sécurisés pour vos activités sportives.